Pour traiter le sujet du droit à l’erreur et de l’utilisation de la défaite dans l’apprentissage, j’aurais pu prendre la vie inspirante et extrêmement passionnante de Nelson Mandela car, quand on imagine ce qu’a dû vivre Nelson Mandela durant ses 27 années d’emprisonnement, on mesure pleinement l’impact de cette phrase: « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »
N’ayant pas forcément trouvé d’erreurs significatives dans le parcours de Mandela et surtout ne maîtrisant pas parfaitement l’histoire Sud Africaine, je préfère plutôt le parallèle avec un footballeur très connu, Antoine Griezmann.
Même si nous avons du mal à le croire après cette année 2018 où il a gagné la Ligue Europa avec l’Atletico Madrid et la Coupe du Monde avec la France en Russie en étant élu meilleur joueur de la finale, Antoine Griezmann a connu, dans sa carrière, quelques échecs et commis certaines erreurs qui lui ont pourtant permis de forger ces succès actuels.
Il a d’ailleurs failli ne jamais passer professionnel: recalé de la plupart des centres de formation des grands clubs français (Montpellier HSC, Olympique Lyonnais) à cause de sa petite taille, il n’a jamais lâché malgré les refus successifs et il a dû s’exiler en Espagne à la Real Sociedad pour démarrer sa carrière pro avec son premier contrat en 2010.
Après trois bonnes saisons à la Real Sociedad, il est parallèlement sélectionné en équipe de France espoirs (moins de 21 ans). En octobre 2012, lors du barrage pouvant qualifier l’équipe de France aux championnats d’Europe se déroulant en Israël en juin 2013, après la victoire au match aller au Havre contre la Norvège (1-0), Antoine Griezmann s’octroie une virée nocturne à Paris avec quelques uns de ces coéquipiers. Il s’ensuit une défaite lors du match retour en Norvège (5-3) et une élimination mais surtout, suite à cette virée nocturne, une suspension de plus d’un an de toute sélection nationale pour Griezmann.
La carrière internationale du jeune français aurait pu s’arrêter là s’il n’avait pas compris qu’il fallait encore travailler plus dur pour regagner sa place dans les équipes de France. C’est ce qu’il fit avec son club de la Real Sociedad et à l’issue de la saison 2012-2013, il réalise une excellente saison et qualifie son club pour la ligue des Champions grâce à un but lors de la dernière journée.
Grâce à ses performances en club et à la fin de sa suspension des sélections nationales, il sera convoqué par Didier Deschamps dans la grande équipe de France de football avec laquelle il fera la coupe du Monde au Brésil en 2014 en perdant en 1/4 de finale contre les futurs champions du monde allemands (1-0) et en devenant un élément important du système Deschamps.
Après cet échec relatif à la coupe du Monde, Antoine Griezmann va en connaitre deux beaucoup plus retentissants en 2016, tout d’abord avec son club de l’Atletico Madrid, en finale de la Ligue des Champions, en perdant face au voisin du Real Madrid et surtout en ratant un penalty au cours de ce match. Le deuxième échec survient avec l’équipe de France en finale de l’Euro 2016 en France au stade de France contre le Portugal… sans Ronaldo, un match qu’on peut qualifier d’imperdable…
Ces deux échecs auraient pu freiner sa progression mais là encore, il s’est remis au travail notamment sur les penalties pour être encore plus efficace et ce travail a payé en 2018 avec la victoire en Ligue Europa et le titre de Champion du Monde.
En synthèse, l’erreur et l’échec font partie de l’apprentissage. A partir du moment où nous sommes capables d’analyser les causes de ces échecs ou de ces erreurs, nous arriverons à identifier les leviers de développement pour transformer ces échecs en victoires futures. D’où l’importance également pour un manager d’accorder le droit à l’erreur à ses collaborateurs; il donnera ainsi la confiance nécessaire à ces derniers pour progresser, ce qui permettra à l’équipe d’atteindre plus facilement ses objectifs.
Pour aller plus loin sur la carrière de Griezmann: Film Netflix – Antoine Griezmann, Champion du Monde
Ping : « L’homme qui peut se mettre à la place des autres, qui peut comprendre le mécanisme de leur pensées, n’a pas à s’inquiéter de ce que l’avenir lui réserve » Owen Young – Vitruvius
Ping : « Tous les problèmes sont des problèmes de relations interpersonnelles » Kishimi & Koga – Vitruvius